Femme de 69 ans
Lorsque je pense à mon enfance, je me revois toute fragile, anxieuse, timide. Je me sentais renfermée, apeurée. Au moment du coucher, j’avais peur. Je me disais : « il va venir dans mon lit ». Je me mettais en boule et je prenais toutes les couvertures et je m’abrillais par-dessus la tête : chose que je fais encore. Ça me prend toujours une veilleuse pour la nuit. J’ai même comme eu une perte de mémoire. Je voulais oublier. Malheureusement, c’est revenu me hanter. Tôt ou tard, ça refait surface. Vers jeune adulte, ça a été pire. J’ai fais une dépression, jusqu’aux idées de suicide. Je me suis même mutilée. Je ne voyais plus d’issue. Étant enfant, je ne pouvais pas en parler. Je me sentais coupable d’avoir fait de quoi de mal! J’étais impuissante.
Maintenant, avec du soutien moral, je vois les choses différemment. Et je me pardonne de m’être sentie coupable. Ça m’apporte plus de sécurité et de force. Je garderais toujours cette cicatrice au fond de moi, mais maintenant, je peux effacer ce bobo.