Quoi faire ?
Attitudes aidantes à privilégier lors d’un dévoilement de violence sexuelle
Dévoiler la violence sexuelle vécue peut comporter plusieurs obstacles chez la personne ayant été victime :
- peur de ne pas être crue;
- sentiment de honte;
- peur de briser la famille;
- crainte d’être responsabilisée;
- peur des réactions de l’entourage;
- peur des répercussions
- et plus encore.
Le moment où la personne décide de surmonter les résistances à dévoiler et brise le silence sur la violence sexuelle vécue est une étape déterminante dans son rétablissement, et la façon dont elle est accueillie est essentielle.
En effet, les personnes ayant reçu une réponse de soutien adéquate suite à leur dévoilement auraient moins de séquelles psychologiques, relationnelles et sexuelles. En revanche, des réactions nuisibles peuvent venir nuire au rétablissement, aggraver les conséquences et ralentir la recherche d’aide professionnelle.
Malheureusement, une personne ayant été victime sur cinq déclare s’être sentie blâmée face à sa propre victimisation. La plupart du temps, c’est l’auteur de la violence sexuelle et/ou les proches qui étaient responsables de ce sentiment.
Il est important de mettre en lumière ce qui est aidant et ce qui ne l’est pas lorsqu’une personne vous dévoile avoir vécu de la violence sexuelle.
Il est possible que vous réalisiez que vous avez eu une réaction nuisible, un bon nombre de personnes ne savent pas comment réagir et agissent avec de bonnes intentions. Ne vous inquiétez pas, vous avez la possibilité de vous rattraper en misant sur les réactions aidantes présentées ci-dessous.
Poser trop de questions
- Poser des questions directes et suggestives
- Essayer d’avoir tous les détails
- Parler sans arrêt
Écouter sans juger
- Laisser la personne s'exprimer dans ses mots et à son rythme
- Faire preuve d’écoute active
- Utiliser des questions ouvertes
Douter ou ne pas croire la personne
- Se montrer sceptique
- Investiguer
- S’attendre à ce que la personne réagisse d’une certaine façon
Croire la personne
- Nommer qu’on la croit
- Se centrer sur ce qu’elle dit et vit
Banaliser, minimiser ou à l’inverse, amplifier
- Banaliser ou minimiser les gestes de violence sexuelle
- Comparer à ''pire''
- Exprimer des émotions très intenses devant la personne
Recevoir et rester le plus calme possible
- Recevoir ce qui est dit, sans amoindrir ni amplifier les faits vécus, les émotions ou les conséquences
- Si vous ressentez des émotions, ce qui est normal, il est important d’expliquer qu’elles ne sont pas dirigées envers elle, afin d’éviter qu’elle se sente responsable de vos émotions
Culpabiliser
- Blâmer la personne de ne pas s’être défendue, d’avoir consommer, etc
- Suggérer ce qu’elle aurait pu faire
- Sous-entendre qu’elle l’a provoqué, qu’elle a sa part de responsabilité dans ce qui est arrivé
Déculpabiliser
- Mentionner que ce n’est pas de sa faute
- Remettre la responsabilité à celui qui a commit la violence sexuelle
Promettre de garder le secret
- Cela peut être dangereux si elle a besoin de protection
S’assurer de sa sécurité et référer
- Signaler à la DPJ si moins de 18 ans
- Vérifier si la personne est en situation de danger et si elle a besoin de protection
- L’informer des différentes ressources d’aides disponibles
- L’encourager à en parler avec des personnes spécialisées
Faire preuve d’impatience
- Mettre de la pression pour que la personne entreprenne certaines démarches (ex : aller faire une dénonciation policière; aller chercher de l’aide)
Respecter son rythme
- Lui laisser du temps
- Proposer de l’accompagner lorsqu’elle se sentira prête à entreprendre une démarche, si souhaité
L'empêcher d’exprimer ses émotions désagréables
- Empêcher la personne d'exprimer les émotions négatives qu'elle vit sous prétexte qu'il n'est pas bon de vivre dans le passé Lui dire de « tourner la page »
Valider ses émotions
- Normaliser les réactions, émotions et sentiments (colère, culpabilité, tristesse, etc.) qu’elle pourrait vivre
- Encourager l’expression des émotions, agréables et désagréables
Surprotéger et/ou prendre le contrôle de la situation
- Punir la personne
- L’empêcher de sortir, de voir des ami(e)(s), suivre tous ses déplacements
- Prendre toutes les décisions à sa place et ne pas respecter les siennes
- Prendre la personne en charge
Favoriser son autonomie
- Aider la personne à reprendre du pouvoir sur sa vie
- Donner de l’espace pour respirer, pour reprendre son niveau de fonctionnement habituel
- L’encourager à prendre des décisions, et à les respecter
- Reprendre graduellement les activités normales, car la personne va ressentir le besoin que tout ne tourne pas autour de la violence sexuelle vécue
Faire comme si de rien était
- Ne pas intervenir (‘’balayer en dessous du tapis’’)
- Ignorer la demande d’aide
Soutenir et assurer une présence
- Montrer que vous êtes disponible pour en parler et/ou l’accompagner vers des ressources
- Si vous ne vous sentez pas en mesure de l’aider, il est important de lui nommer et de l’aider à trouver une alternative qui pourra le faire
Souligner ses faiblesses
- Suggérer ce que la personne aurait pu dire ou faire
Souligner ses forces
- Souligner et valoriser la force et le courage de la personne à vous parler de son vécu
- Souligner les petites réussites
Exprimer sa colère contre/à l’auteur de la violence sexuelle
- Prendre pour acquis que la personne ayant été victime le déteste Aller le confronter Menacer de lui faire du mal
Se centrer sur la personne
- Mettre son énergie et son focus sur la personne ayant été victime
- Veiller à ses besoins et à sa protection
Malheureusement, une personne ayant été victime sur cinq déclare s’être sentie blâmée face à sa propre victimisation.
La plupart du temps, c’est l’auteur de la violence sexuelle et/ou les proches qui étaient responsables de ce sentiment.
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