Quoi faire?
Que vous soyez le parent, le ou la conjoint(e), un ou une ami(e) ou l’enfant d’une personne qui a subi une agression sexuelle, il est tout à fait normal de ne pas savoir comment réagir, se poser des questions ou avoir besoin de soutien. Il est même souhaitable d’être accompagné par des intervenants qualifiés lors d’un dévoilement* d’abus, et ce, peu importe que l’abus soit passé ou récent.
*Il est question de dévoilement lorsque la personne victime brise le silence sur l’abus subi, avec un proche ou un intervenant (sans nécessairement faire une démarche d’ordre policière).
Ceci n’est qu’une brève liste de certains impacts possibles; certaines des conséquences énumérées peuvent être attribuables, aussi, à d’autres situations en comorbidité de l’agression. La quantité ou l’importance des conséquences vécues par la personne victime ne témoigne pas de l’ampleur de l’agression en tant que tel. Il est aussi possible que les impacts de ce traumatisme surviennent des années, voire des décennies, plus tard.
Les conjoint(e), parent, enfant ou ami(e) d’une personne victime d’agression sexuelle peuvent aussi vivre des impacts dans ce genre de situations. Il n’y a pas d’émotions plus « normales » ou « correctes » que d’autres. Cependant, il importe d’apprendre à les vivre de façon adéquate et les diriger vers les bonnes personnes; en ce sens, ne pas oublier que la personne victime n’est en aucun temps responsable d’un tel acte criminel, peu importe le contexte dans lequel cela s’est produit.
Se diriger vers des professionnels et les bonnes ressources peut donc être très bénéfique et aidant autant pour la personne proche que la personne victime elle-même. Voici quelques exemples de réactions possibles :
Si la personne victime est mineure, il ne faut pas garder le secret. Un signalement à la Direction de la Protection de la Jeunesse ou une dénonciation policière doit être fait rapidement (cliquez ici pour les ressources). Dites à l’enfant qu’il a bien fait de vous en parler. Ne pas questionner l’enfant est également important.
Il se peut aussi que vous ne sachiez pas comment aider la personne. Dans ce cas, vous pouvez être honnête avec la personne et le lui nommer, tout simplement. Vous n’avez pas besoin d’être intervenant(e) pour écouter une personne, ni même pour consoler une personne qui pleure. Il est possible d’appeler, en tout temps, une personne spécialisée afin de mieux vous soutenir.
La problématique des violences sexuelles concerne tout le monde et il est essentiel de se sentir impliqué(e) lorsque nous sommes témoin de ce genre de situations incommodantes, voire criminelles. Plusieurs actions contribuent à prévenir les violences sexuelles et, aussi, à y mettre un terme. Certaines attitudes gagnantes et ressources d’aide sont aussi à notre disposition, mais tout d’abord :
Si vous êtes en situation d’urgence;
Si vous craignez pour votre sécurité, pour votre intégrité physique ou pour votre vie;
Si vous êtes témoin d’une agression;
Si vous venez d’être victime d’une agression sexuelle:
Appelez immédiatement les services d’urgence 911, la Sûreté ou le service de sécurité de l’endroit.
Étrangement, plus il y a de gens autour d’une personne en détresse urgente, moins grandes sont les chances que cette personne soit aidée. C’est ce qu’on appelle l’«effet du passant». Et pourtant, selon des études américaines, la présence d’un témoin actif diminue de grandement le risque qu’une agression sexuelle soit commise*. Un témoin actif est une personne qui observe un comportement inacceptable dirigé envers quelqu’un d’autre et qui intervient pour changer le cours des évènements.
*https://www.lesoleil.com/actualite/violences-sexuelles-le-ba-ba-du-temoin-actif-de0308b99a616c4e9999baea79ef026fLa protection des enfants est une responsabilité collective. En vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse (RLRQ, chapitre P-34.1), toute personne a l’obligation de faire un signalement soit à la police (911) ou au Directeur de la Protection de la Jeunesse (DPJ) si elle a un motif raisonnable de croire qu’un enfant de moins de 18 ans est victime (ou court un sérieux risque) d’être victime d’abus sexuel. Toutes les situations d’abus sexuels, avec ou sans contact physique, doivent être signalées, sans délai, à la police ou au DPJ, peu importe l’auteur des abus et les moyens pris par les parents/tuteurs pour corriger la situation»